DE COLPORTEURS À HOMMES D’AFFAIRES
L’édification d’un pays puissant et prospère
2017-11-11T22:50:21-05:00

Project Description

DE COLPORTEURS À HOMMES D’AFFAIRES

Slide thumbnail

City of Toronto Archives, fonds 1244, élément 616

Un chiffonnier juif sur la rue Bloor Ouest, à Toronto, 1911

Slide thumbnail

Avec l’aimable autorisation de la famille Koffler, Toronto

Murray Koffler préparant des ordonnances à la deuxième pharmacie Koffler’s Drug Store,
rue Bathurst à Toronto, vers 1950. La chaîne prend le nom de Shoppers Drug Mart en 1962.

Slide thumbnail

Archives de la Bibliothèque publique juive, Montréal, fonds 1255, image 005594

Samuel Bronfman et le premier ministre John G. Diefenbaker, 1957

Slide thumbnail

Source : Jewish Museum and Archives of British Columbia

Le module « Wosk’s, la maison de qualité », à l’Exposition nationale du Pacifique,
à Vancouver, en 1950

Slide thumbnail

Avec l’aimable autorisation de la famille Koffler, Toronto

Murray Koffler et ses partenaires et cofondateurs des hôtels Quatre Saisons, dans les années 1960
(de gauche à droite) Murray Koffler, Max Sharp, Edmund Creed, Isadore Sharp, Fred Eisen

L’édification d’un pays puissant et prospère

Les premiers immigrants juifs sont surtout colporteurs, fermiers, commerçants de fourrures ou propriétaires de petits magasins. À Montréal, Toronto et Winnipeg, certains sont manufacturiers, ouvriers ou artisans spécialisés dans l’industrie du vêtement. Dès les années 1860, les frères montréalais Jacob Henry et Jesse Joseph contribuent à développer le premier système de télégraphie au Canada et le Chemin de fer Saint-Laurent.

Les réseaux de « marchands-prêteurs » juifs fournissent en articles non périssables les consommateurs des villages situés en-dehors des centres urbains. Toute transitoire qu’elle est, l’activité permet à des hommes disposant de ressources financières limitées de se lancer dans le commerce sans avoir la charge d’un véritable magasin, mais en comptant plutôt sur leurs habiletés interpersonnelles, leur sens du service à la clientèle et leur crédit. Ils pavent en quelque sorte la voie aux achats en ligne réglés par carte de crédit.

Une fois mieux établis, les immigrants propriétaires d’un magasin ayant pignon sur rue étendent leurs activités. En 1919, Sam Cohen ouvre un magasin de surplus militaire à Vancouver puis il prend de l’expansion dans l’Ouest et exploite bientôt la première chaîne de magasins à prix réduit au Canada. Sa petite fille, Jacqui Cohen, est actuellement à la tête de l’entreprise familiale. Le magasin d’appareils ménagers que fondent Ben et Morris Wosk en 1923 deviendra une grande chaîne de meubles et d’électroménagers de l’Ouest canadien cotée en bourse.

À Montréal, Sam Steinberg ouvre le premier magasin d’alimentation libre-service en 1934; dans les années 1970, il dirige la plus grande chaîne de supermarchés au Québec. La famille Reitman tient une petite boutique de vêtements féminins à Montréal en 1926; 90 ans plus tard, la plus grande chaîne de boutiques de détail pour femmes au Canada compte plus de 800 magasins au pays. Pour sa part, la famille Greenberg opère deux chaînes de magasins à rayons de milieu de gamme au Québec des années 1950 aux années 1970. Quant au magasin Pollack, fondé par Maurice Pollack, il demeure un incontournable de la région de Québec pendant près de 50 ans.

Fondée en 1918 par Morris Schumiatcher (Smith), l’entreprise Smithbilt Hats continue de confectionner les célèbres chapeaux de cow-boy blancs omniprésents au Stampede de Calgary. Tous les hauts dignitaires de passage à Calgary, y compris Sa Majesté la Reine, reçoivent un Stetson de Smithbilt Hats.

Irving Schwartz, de Sydney en Nouvelle-Écosse, étend les entreprises familiales dans les domaines de l’ameublement et des vêtements et fait construire des foyers pour personnes âgées à travers le Canada. Il contribue à la diversification de l’économie du Cap-Breton en développant des entreprises régionales spécialisées en câble télévisé, Internet, informatique, biomédical et même dans l’élimination des mines terrestres.

Au fil du 20e siècle, plusieurs entrepreneurs juifs transforment leurs petites entreprises familiales en industries majeures. Par exemple, les Bronfman, de Montréal, fondent la distillerie Seagram; Murray Koffler, de Toronto, établit la chaîne de pharmacies Shoppers Drug Mart (Pharmaprix au Québec); la famille Cohen, de Winnipeg, lance les magasins SAAN et Sony; et les Belzberg, de Vancouver, fondent la First City Financial Corporation.

Avec ses associés Max Sharp, Edmund Creed, Murray Koffler et Fred Eisen, Isadore (Issy) Sharp fonde l’hôtel Quatre Saisons, le premier parc-hôtel au centre-ville de Toronto. Le Inn on the Park suit en 1963 et des enseignes de la chaîne hôtelière de qualité supérieure s’affichent de nos jours à travers le monde.

Depuis quelques années, Heather Reisman se distingue avec Indigo Books and Music, de même que Jeff Skoll, ancien président d’eBay et producteur de films. Gerry Schwartz et ses partenaires ont quant à eux fait d’ONEX Corporation une société d’investissement qui possède des titres internationaux. L’homme d’affaires, investisseur et philanthrope montréalais d’origine marocaine Albert   « Aldo » Bensadoun est pour sa part le fondateur du Groupe Aldo, une chaîne internationale de magasins de chaussures qui connaît un grand succès.

Nombre de magnats des affaires juifs sont bien connus pour encourager les nouvelles générations d’entrepreneurs et de gens d’affaires ainsi que pour leurs contributions philanthropiques et sociales. Les familles Asper, Bronfman, Vered, Tanenbaum, Belzberg, Medjuck, Schwartz et Koffler sont à juste titre considérées comme des chefs de file en matière de soutien privé et d’entreprise pour de nombreuses causes publiques à travers le Canada et à l’étranger.

Explorez d’autres thèmes